Forum Ouest-Africain sur le financement des engrains

Au cours du Forum Ouest Africain sur le financement de l’engrain à Abidjan (Côte d’ Ivoire), nous avions rencontré la Coordinatrice du Mécanisme Africain de Financement du Développement des Engrains (MAFDE), Mme Kalihangabo Marie Claire qui a fait la lumière sur le financement de l’engrain en Afrique.

Pouvez-vous présenter votre structure aux lecteurs d’Afrique Agriculture ?

Le MAFDE a été crée en 2006 par les chefs d’Etats des Etats membres d’Union Africaine pour résoudre la crise agricole. Le MAFDE est basé à la Banque Africaine de Développement. Pour régler cette crise, il fallait susciter une révolution verte pour augmenter la productivité agricole en Afrique.

Pourquoi avez-vous organisé ce Forum ouest africain sur le financement des engrains ?

Comme je viens de le dire, le MAFDE a été crée en 2006 mais c’est en 2017 qu’il a été opérationnel. Il fallait réuni le financement pour que le MAFDE puisse commencer ses activités. C’est en 2017 qu’il a revu sa stratégie pour prévoir comment le monde des engrains est devenu aujourd’hui afin de trouver une solution. Lors du sommet d’Abuja, les Etats membres de l’UA se sont donné comme objectif d’atteindre au moins 50kg d’utilisation d’engrain de nutriment par hectare. En 2006, c’était 8kg par hectare. En réalisant que l’objectif des chefs d’Etats d’atteindre 50kg d’engrain par hectare d’ici 2015, n’est été atteint donc il fallait voir comment augmenter l’utilisation des engrains pour pouvoir atteindre cet objectif. Aujourd’hui, l’utilisation moyenne des engrains en Afrique tourne autour de 20kg par hectare. Donc, nous sommes encore loin d’atteindre cet objectif. ET, il était question de se demander pourquoi cela ? En tant que Mécanisme Africain de Financement du Développement des Engrains (MAFDE), l’un des problèmes mayeurs s’était le financement du secteur engrain, pour la production des engrains, pour la distribution des engrains sans oublier la formation pour la bonne utilisation des engrains. Nous avions organisé ce Forum pour mettre ensemble les acteurs du secteur engrain, les acteurs du secteur privé et les acteurs du secteur de financement (Banque commerciale) pour voir ensemble comment est ce qu’ils peuvent financer le secteur engrain pour augmenter la production agricole pour pouvoir atteindre cet objectif.

Le président de Wafa, Moussa Diabaté a dit au cours de ce Forum que l’engrain n’est pas un produit prioritaire dans les ports africain. Pour soutenir son propos, il a dit qu’un bateau chargé d’engrain est recalé au profit d’un bateau de riz. Que feriez-vous pour résoudre ce problème ?

C’est vrai que le financement des engrains est des problèmes mayeurs. Mais, ce n’est pas que cela seulement. Les Chefs d’Etats de l’UA avaient signé une déclaration, laquelle indiquait l’engrain comme produit prioritaire, mais jusqu’à présent cela n’est pas le cas. Ce que vous dites ; je peux le classer comme un dysfonctionnement au niveau du port. Cela reste un problème crucial qu’il faut résoudre. MAFDE a deux domaines prioritaires à savoir la facilitation de l’approvisionnement des garantis des crédits pour le financement des importations et la distribution des engrains et faire le plaidoyer auprès des Etats pour la mise en place d’une bonne politique dans le domaine de l’engrain sur le continent. Pour ce faire, nous devons travailler avec les associations comme la Wafa pour une bonne marche de distribution des engrains dans tous les pays africains. Il faut que le petit exploitant puisse accéder très facilement à l’engrain. Et, c’est là que le secteur privé intervient et l’Etat doit construire des infrastructures pour que cela soit une réussite.

Est-ce que cette politique ne vas-il pas coûter cher au petit paysan ?

Non, pas du tout. Ce sont les investissements que l’Etat doit faire. Ce n’est pas le fermier qui doit construire les routes. L’Etat doit résoudre le besoin des citoyens et le citoyen doit payer impôt pour faciliter à l’Etat de répondre à ses besoins. Une fois, tous ces questions sont régler le prix de l’engrain va baiser. Si la cargaison de l’engrain reste au port pendant deux mois au lieu d’une semaine, il faut s’attendre que l’engrain va revenir cher au paysan. Par contre, si la livraison se fait dans les meilleurs délais, c’est sûr que l’engrain reviendra moins cher au paysan.

Quel est votre objectif ?

Le MAFDE a été crée comme un véhicule de moyen financier pour mettre en place les 12 résolutions qui a été pris lors du sommet de 2006. Il a tardé à décoller parce que les Etats membres de l’UA avaient promis de faire des contributions au MAFDE afin de permettre au Mécanisme de fonctionner et cela n’est pas été le cas. Aujourd’hui, avec les moyens disponibles, nous sommes entrain de faciliter la distribution de l’engrais.

Nous sommes entrain aussi de faciliter le financement. Quand il s’agit de production, les entreprises de production peuvent avoir directement des financements venant de la BAD, ou une banque de développement ou encore une banque commerciale. Si ce sont les distributeurs, le financement devient difficile parce qu’ils ne peuvent pas présenter de garantir nécessaire pour pouvoir assurer leur financement. Nous sommes entrain de travaillés pour faciliter le financement des distributeurs pour que le paysan puisse avoir à temps les engrains pour ne pas rater une saison.

Quels sont les actions que vous avez posées depuis votre création ?

Nous avons deux projets pour l’année 2019 : le projet de Tanzanie et le Nigéria. Ce sont des projets 5,400 millions de dollars de garanti de crédit. Parce que ce sont ces deux pays qui contribué dans le mécanisme. Ce projet coule sur deux ans. Chaque année, nous allouons 2 millions de dollars de garanti à chaque pays. Nous avons bon nombre de projet avec Wafa, nous allons travailler avec la BAD et les banques commerciales pour le financement de ses projets et cela va s’appliquer également dans les autres pays.

Avez-vous étudié le terrain ivoirien ?

Le terrain ivoirien oui. Avec la stratégie de MAFDE, nous avons commencé à travailler dans 9 pays dont la Côte d’Ivoire. Nous avions travaillé avec les pays qui ont contribué dans le MAFDE. Nous savons que la Côte d’Ivoire est dans les limites de 20kg par hectare dans l’utilisation des engrains. Et, la Côte d’Ivoire ne subventionne pas les engrains. Le secteur de l’engrain est privatisé en Côte d’Ivoire donc il s’agit pour nous de nous approcher vers ce secteur pour voir comment nous pouvons travailler ensemble. Nous avons aussi étudié les autres pays tout comme la Côte d’Ivoire.

Votre mot de fin ?

La banque africaine de développement est dans une logique de nourrir l’Afrique. Pour nourrir l’Afrique, il faut augmenter la productivité. On ne peut pas augmenter la productivité sans augmenter l’utilisation des engrains, des semences de qualité, de faire de l’irrigation et aussi faire tout pour accroitre cette productivité agricole. Sans oublié la mécanisation. De ce fait, c’est le sol qui nourrit les africains donc il faut nourrir ce sol pour pouvoir nous nourrir.

Propos recueillis par

Moussa Camara
Source : Nasopresse.com
https://nasopresse.com/

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