Vous connaissez certainement les noirs d’un peu partout, de l’Afrique aux États-Unis en passant par l’Amérique du Sud et l’Océanie. Mais connaissez-vous les Siddis ?
Les Siddis (terme dérivé du mot arabe «maître») , ce sont pas moins de 20 000 Indiens d’origine africaine qui vivent depuis des siècles dans un oubli presque total, marginalisés et souvent reclus et du reste des populations indiennes.
Souvent assimilés à des touristes ou tout simplement discriminés, Ils sont généralement cloitrés dans de petits villages dans les états indiens du Maharashtra, du Karnataka, du Gujarat et de la ville d’Hyderabad. Notons qu’il y a aussi une population importante de siddis au Pakistan où ils sont nommés sous l’appellation « Sheedis » .
Les premiers Siddis seraient arrivés en Inde en 628 après JC par le port de Bharuch. Suivirent bien d’autres vagues avec les premières invasions arabes islamiques du sous-continent en 712 après JC, et ils seraient, dit-on, les Zanjis, des soldats noirs de Muhammad bin Qasim.
Plus tard, s’est ajoutée à ces derniers, une population de bantous d’Afrique du Sud-Est qui y avaient été amenés en tant qu’esclaves par les Portugais puis les anglais. Ajoutés à ces derniers d’autres noirs africains libres qui venaient en Inde comme des marchands, des ou des mercenaires vendeurs d’esclaves.
L’abolition de l’esclavage au 18ème et 19ème siècle a poussé ce peuple noir indien à se réfugier dans la jungle pour fuir les persécutions, les recaptures et les tortures qui leur étaient infligées étant considérés comme des sous hommes.
«Nos ancêtres ont vécu dans les forêts. Ils n’avaient accès ni à l’éducation ni au marché du travail. Leur survie dépendait majoritairement des produits forestiers. La vie était dure pour eux. Ils n’ont jamais eu l’habitude de se mélanger parce qu’ils avaient peur d’être réduits en esclavage», a affirmé Juje Jackie Harnodkar, une ancienne athlète Siddi dans un documentaire produit par 101India.com sur l’avenir de cette communauté.
Bien qu’ils soient toujours de peau noire ou métis pour quelques-uns, et considérés comme des africains par le reste des peuples de l’inde, les Siddis ont complètement assimilé la culture, les traditions et les langues indiennes La plupart de ce peuple sont d’ailleurs devenus soit musulmans soit hindous.
Aujourd’hui l’état indien essaye de leur accorder un peu plus de place au sein de la communauté à travers le programme Special Area Games dont l’objectif «est de détecter les talents pour les sports de compétition modernes dans les tribus vivant dans les zones rurales et côtières du pays et de les soutenir scientifiquement afin qu’ils parviennent à l’excellence dans le sport». Bien que ce programme ait été interrompu en 1993 (il faut dire qu’il avait été lancé en 1987), il vient d’être relancé récemment et compte aujourd’hui de nouvelles recrues dont des Siddis et ce dans divers domaines qui se préparent pour les J.O de 2024.
Driguee Cheptal ( EpressAfrica Asia)